Communication du CA de l’Association

Suite aux événements survenus ces derniers jours à Magland le CA de l’Association de saut de falaise des vallées de l’Arve et du Giffre tient à vous faire part de quelques considérations qui nous semblent importantes.

Commençons par rappeler que la situation dans nos vallées était relativement tranquille ces dernières décennies avec très peu d’accidents.
Nous avons la chance d’être à la meilleure école du BASE jump. Celle de gens qui cultivent la montagne, le risque, l’engagement, la mesure, l’éthique, les valeurs, bien avant l’Ego.

Malheureusement les choses ont changé et se sont dégradées depuis l’année dernière.

On a eu en début d’année 2023 deux incidents qui ne sont pas passés loin du pire.
Le premier, un gars sans expérience (100 sauts de base, 0? sauts de wingsuit d’avion) qui pensait avoir les compétences et l’expérience suffisante pour voler en wingsuit, a tiré en catastrophe, sur le dos, dans le toboggan au Belvédère et a survécu par miracle. Il lui avait pourtant été dit et répété, par maintes personnes et à maintes reprises qu’il brûlait les étapes… sans qu’il ne veuille rien écouter.
Un autre sautant s’est fait retourner par du fort nord en sortant du pilier au Belvédère. Là aussi c’est la chance, et non son expérience, qui l’a sauvé.

En été 2023, un gars qui n’aurait jamais dû porter un sac de BASE sur le dos, qui a été refusé par plusieurs écoles qui considéraient que ce n’était pas une discipline pour lui, vient tout seul à Magland sans contacter personne, pour s’y tuer. Les indices laissent à penser qu’il s’est agit d’une chute alors qu’il bartassait dans les bois à la recherche d’un exit. Bilan de l’opération: 17000 euros de frais de recherches et un cadavre qui passe une petites semaine au soleil d’août sous le toit de Pratz.
Le bonhomme avait quand même trouvé une ‘’école’’ pour le former.

Cet été on retrouve des vidéo tournées avec un drone en pleine réserve naturelle de Sixt-Passy sur Instagram. Les auteurs ne savaient soit disant pas que le saut se trouvait dans une réserve. Ni ne connaissaient les règles élémentaires d’éthique.

L’un d’entre nous croise un type de l’extérieur au mois d’août cette année, racontant son beau vol réalisé depuis Varan jusqu’à la cascade de l’Arpenaz. Merveilleux. Pleine traversée de la seule ZSM de la vallée.

Quelques jours plus tard on lit sur le groupe WhatsApp le récit d’un autre, qui se vante d’avoir sauté de Varan en volant 10 secondes sans visibilité et s’être posé en bas en marche arrière.

Le mardi 20 août un groupe monte pour faire un saut du soir à la TLP et au Belvédère. On a un gars dans la voiture qui a quelques sauts en Mono et qui a de grosses difficultés avec sa combinaison. On lui dit qu’il devrait se faire coacher ou aller faire quelques sauts d’avion ou d’hélico pour travailler sa technique. Le gars répond qu’avec son expérience il est capable de gérer toutes les situations et qu’il n’a pas besoin de tout ça.
Le vendredi 23 l’hélico du PGHM l’a descendu depuis le pied de face jusqu’à l’aterro, habillé de sa Mono et d’un sac plastique noir.

L’autre jour à la boulangerie des nouveaux sautants se fendaient la gueule parce qu’ils avaient “confondu Kicourt et Derivator”.

Samedi et dimanche 21 et 22 septembre, nous nous réjouissions de participer pour la première fois à la fête de la Saint Maurice à Magland avec l’Asso. Nous avions préparé des animations pour le stand et étions une bonne équipe prévue pour le weekend. Avant d’aller monter le stand le samedi matin, la jolie équipe est allée faire un saut aux Vuardes. Une fois tous au posé, on est tombé sur le message qui disait qu’un sautant s’était écrasé sur la route après avoir sauté de la TLP en wingsuit.
Suite à notre demande, la mairie de Magland nous a confirmé malgré l’accident qu’ils voulaient qu’on soit présent à la fête de manière à pouvoir répondre aux questions que les gens allaient poser.
Le gars n’a, semble-t-il, pas trouvé sa poignée. C’est arrivé à des gens qui avaient de l’expérience, lui n’en avait pas!

Le 25 septembre nous recevons un message d’un pratiquant bien informé; ça cause au PGHM de Chamonix parce que le Brévent est sauté régulièrement, en pleine saison et en pleine journée, malgré l’interdiction.
(Le PGHM dans les écrins est remonté aussi).

Le 26 septembre on tombe sur la vidéo d’un gars qui fait un stage de perfectionnement wingsuit avec Sam Hardy, filmé au drone, à l’exit de Sans Bet. Ils sont une dizaine de wingsuiters en plein mois de juillet, pleine période d’interdiction de vol par arrêté du maire.

Alors on vous pose la question: à quoi ça sert d’aller sécuriser les exits avec de nouvelles cordes, de poser des QR code et de passer des heures pour essayer de construire un site internet qui tienne la route, de suivre les action des Aster pour la sauvegarde des grands oiseaux, de remplir des paperasses pour obtenir l’autorisation de poser un webcam, bref, tout le travail que fait l’Asso?
A quoi ça sert si les pratiquants eux-même ne respectent pas les règles qu’impose leur activité!

Suite à l’accident de samedi le Préfet de la Haute Savoie a le regard tourné vers nous.
Nous attendons les conséquences.
Ce qui se joue ici c’est un risque d’interdiction pur et simple de l’activité sur le territoire.

La BFL n’est pas un panthéon pour la postérité.
On n’y trouve pas la gloire; on y rencontre souvent le dépit. Surtout quand les erreurs sont répétées et les issues prévisibles.

La SBA rencontre les mêmes problèmes, ça chauffe au Brento et en Croatie.

Nous sommes d’avis que certains des problèmes reportés ci-dessus prennent leur racine directement dans la sélection et le contenu de la formation au base et au WS BASE, que ce soit en terme d’expérience, de compétences physiques ou psychologiques.
Une concertation avec les écoles sera nécessaire afin d’ouvrir le dialogue sur ces aspects en vue de corriger la trajectoire que l’on suit actuellement et qui n’a malheureusement qu’une issue possible. Celle que personne ne souhaite.

Nous, l’association de saut de Falaise Arve et Giffre, sommes décidés à défendre bec et ongles notre activité dans nos belles montagnes.
Nous continuerons de la défendre auprès du grand public.
Nous continuerons à défendre la sécurité des sautants,
Nous continuerons à accueillir avec bienveillance tous ceux qui respecteront l’éthique locale,
Mais nous nous défendrons des personnes et des comportements qui mettent en péril notre activité.

Dans l’intérêt de tous ceux qui aiment la liberté.

À bon entendeur.
Pour L’association, le CA actif au complet: Tristan Bouvier, Arthur Bouvier, Edouard Luciano, Paul Rougemoux, Paul Dedieu, Cédric Rabinand, Fabien Jacquier, Dominique Monnard

T-Shirts au logo de l’Asso

Des T-Shirts au logo de l’Asso sont disponibles.

Le prix est de 20€ le T-Shirt.

Ils sont disponibles dans les couleurs Rose, Vert, Beige et Orange en taille M (taille mannequin) et L pour les costaud(e)s.

Vous pouvez réserver/commander en envoyant un message au moyen du formulaire de contact du site. Nous essaierons dans la mesure du possible de vous livrer à Magland de main à main.

Pour simplifier les choses le paiement se fera en espèce à la livraison.

Bien entendu pour ceux qui sont loin, on trouvera une solution (envoi postal p.ex. et règlement par virement).

Nombre de sauts 2023

Nous avons lancé un sondage auprès des pratiquants qui viennent sauter dans notre région afin de nous faire une image du nombre de sauts effectués dans notre région sur 2023.
Voici les résultats obtenus:
Sur un nombre de 70 personnes actives en 2023 sur le groupe WhatsApp ‘’Mongland’’, 56 ont répondu (80%).
Le nombre total de sauts annoncés est de 2075.
Nous avons malheureusement peu de retour des paralpinistes qui sautent autour de Chamonix avec 80 sauts communiqués.

Les résultats détaillés sur les exits de Magland et du Giffre sont les suivants:
Magland bas: 425
Magland haut (TLP, Belvé, Pano): 970
Vuardes: 320
Croix de Fer: 60
Varan: 120
Criou: 60
Sans Bet: 20
Autres: 20

Ce sondage nous permet pour la première fois de chiffrer de manière fiable le volume d’activité sur les exits usuels avec un nombre réel qui doit probablement se situer aux environs des 2300-2400 sauts par an.

L’activité basejump n’est donc vraiment pas anecdotique si on pense qu’en moyenne 8 à 10 sauts sont pratiqués chaque jour sautable de l’année dans notre région.
Il est intéressant de mettre ces chiffres en miroir avec celui du nombre d’accidents constatés durant l’année 2023. Certes il y a eu un décès malheureux dont les causes ne seront pas discutées ici, mais au delà de celui-ci nous n’enregistrons que deux incident ayant conduit à une intervention des secours (hélicoptère) et ceci sans gravité pour les sautants concernés.
L’accidentologie 2023 est de fait très faible mais nous ne devons rien lâcher et tout faire pour prévenir les incidents. Ceci est clairement un axe de travail pour notre association sur lequel nous travaillons en développant un système d’information performant.
Il est également à noter que la pratique du basejump sur la région est pratiquement exclusivement faite par des locaux (personnes habitant entre la vallée de Chamonix et Genève). Nous croisons de temps à autre des visiteurs de l’extérieur ou étranger (américains, Sud-Africains, Australien ou d’Europe) mais ceux-ci restent très rares. En effectuant ce sondage et au travers des retours d’expérience de nos sautants nous pourrons suivre cette tendance dans le temps et adapter des mesures en fonction de celle-ci (p.ex. traduction de certaines informations en anglais ??).

Réouverture des sauts de montagne à Chamonix

Il y a tout juste un an nous publions un plaidoyer pour le paralpinisme dans le massif du Mont-Blanc. Celui-ci mettait en avant une pratique responsable du BASE Jump en haute montagne, dans la lignée du style alpin valorisé par les alpinistes.

Cette approche différente des propositions précédentes a retenu l’attention de la municipalité de Chamonix.
En accord avec l’esprit que véhicule l’association de saut de falaise de l’Arve et du Giffre, les élus responsables en charge de ce dossier nous ont accompagnés pour trouver des réponses adaptées au contexte Chamoniard.

Fin 2020 notre association était en mesure de proposer des solutions concrètes qui furent retenues par la municipalité et qui sont retranscrite aujourd’hui dans le nouvel arrêté publié ce vendredi 17 septembre 2021 et qui abroge l’ancien arrêté d’interdiction de pratique sur la commune de Chamonix.

Grâce à la confiance que vous nous avez accordé en manifestant votre accord au plaidoyer du paralpinisme dans le massif du Mont-Blanc, et grâce au travail du conseil d’administration, nous sommes heureux de mettre en lien ci dessous l’arrêté municipal qui réglemente la pratique du paralpinisme sur la commune de Chamonix.

Création de l’Association

Association locale de BASE jumpers se proposant de protéger le milieu naturel dans lequel ils pratiquent et d’œuvrer à intégrer durablement leur activité dans cette région.